Au début du XIXe siècle, l’économie lyonnaise reste largement dominée par la soierie. Mais la concurrence internationale et la transformation de l’économie locale dès 1827 entraînent un appauvrissement général de la population.
Avec l'évolution des métiers à tisser qui deviennent bien plus productifs, comme le métier Jacquard, le revenu des canuts baisse considérablement et la demande augmente. Certains soyeux refusent même d'appliquer le tarif minimum alors que la charge de travail reste très élevée. Cela, sans compter les rudes conditions de travail auxquelles les travailleurs sont soumis (dix-huit heures par jour). Un sentiment d’injustice s’accroît chez les canuts.
Notre première révolte, en novembre 1831, est considérée comme l'une des premières révoltes ouvrières. Insurgés, nous avons occupés Lyon fièrement prenant pour emblème le drapeau noir et la devise : «Vivre en travaillant ou mourir en combattant». Face à notre détermination, 20 000 hommes de troupe ainsi que 150 canons sont envoyés pour réprimer notre manifestation.
En 1833, l’industrie de la soie redevient florissante et le patronat estime que les salaires des ouvriers se sont envolés et entend les baisser. Pour les canuts nous avons alors lancé une grève générale en février 1834 pour nous défendre. L’événement effraie les autorités si bien qu’une loi contre les associations se voit votée le 9 avril 1834 à Paris. En réponse à cette suppression de nos droits, une seconde révolte éclate. Avec tous les canuts nous nous sommes emparer des hauteurs de Lyon, et nous avons fait face pendant six jours à 12 000 soldats.
La répression est qualifiée de « sanglante semaine » et fait plus de 600 victimes.
Après la proclamation de la Seconde République, une période de chômage parmi les canuts s’ensuit : les ouvriers non lyonnais, majoritairement savoyards, sont invités à rentrer dans leur pays d’origine, en échange d’un « secours de route et d’un passeport gratuit ». Heureusement, en 1848, notre société, les « Voraces » se constitue et se mobilise. Déterminée, nous saccageons des ateliers textiles, prenons les forts de la Croix-Rousse et hissons le drapeau rouge. Nous Voraces avons alors mener la troisième insurrection.
Le 15 juin 1849, à l’occasion de la rumeur d’un soulèvement des républicains à Paris, nous avons tenté une quatrième insurrection. Elle est cependant violemment réprimée par l’armée. Mais nous ne perdons pas espoir et, un jour, réussirons à faire valoir nos droits quitte à terminer cette quatrième révolte.